Retrouvailles Inattendues...[ Ikuto Kirua ]

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On avait souvent dit à Kim qu'on s'habitue à tout. ...Même à être mort ? Il faut avouer qu'il y a quand même un petit temps d'adaptation... On avait menti à Kim. Elle ne s'habituerait jamais à avoir perdu la vie et à rester là quand même, dans ce même monde, avec les gens qu'elle avait connus. C'était bien trop demander.
Kim effleura des doigts le marbre froid d'une des tombes, et ferma les yeux. Elle se sentait émue, ici. Peut-être était-ce parce qu'elle avait le sentiment d'être entourée par la mort. La jeune fille ouvrit les yeux et souffla comme en s'adressant aux tombes ;

En fin de compte... Je suis comme vous.

Mais toutes ces personnes enterrées ne pouvaient sûrement pas l'entendre. Ils n'avaient pas eu autant de chance que Kim. Enfin, de la chance... Parfois, elle se disait qu'elle aurait préféré ne pas devenir un spectre, ne pas être condamnée à se souvenir... Kimiko se laissa glisser contre la tombe pour finir assise à côté, sur la terre imprégnée de l'humidité qui régnait dans l'air. En effet, ce matin, le temps était approprié à la situation dans laquelle se trouvait Kim. Il avait plu toute la nuit précédente, et de ce fait dans le ciel on ne pouvait voir que de sombres nuages gris. Il y avait un peu de vent, et si du sang avait encore coulé dans les veines de Kimiko, elle aurait sûrement été secouée de frissons. Depuis peu, elle ne sortait que par ce temps. Et encore, sortir... Aller au cimetière n'est quand même pas la même chose qu'aller faire les magasins. L'état d'esprit dans lequel elle se trouvait en ce moment était aussi morne et triste que cette météo automnale. Mais, franchement, comment adopter une autre attitude après avoir vécu... Ça ? Kimiko baissa les yeux et ne put retenir un soupir. Même après avoir passé une année entière loin de tout ce qui avait un rapport avec sa vie, à chaque fois qu'elle y pensait, elle se sentait mal. Avant, Kim était plutôt du genre à rester dans le présent. Mais depuis qu'elle avait été tuée, elle était forcée de rester dans le passé. Ou bien, formulé autrement, elle était forcée de rester à l'instant où sa vie s'était arrêtée. Elle continuait d'être, mais n'avançait plus. Et elle savait que ça ne changerait pas. Ou comment être découragée d'avance... Et pourtant, c'était vrai. Pour ne pas parler de fatalité. Elle n'y pouvait rien. Etre un spectre n'était pas vraiment un cadeau... Et elle n'en était pas encore au stade où elle s'amuserait à faire peur à tous les pensionnaires. Elle ne s'était pas encore bien remise de sa mort... Ce qui était un comportement tout à fait normal. Il est compréhensible que le fait que la personne à qui elle tenait le plus ait mis fin à sa vie la bouleverse un peu. Bien sûr, elle savait que ce qu'il avait fait n'était pas volontaire. Ce n'était qu'une erreur, qu'une... Maladresse de sa part. On peut donc en conclure que Kimiko Aikawa est morte par maladresse. Glorieux, n'est-ce pas ? Mais d'un point de vue plus romantique, elle n'aurait pas pu rêver d'une plus belle mort. Elle préférait largement se faire tuer par lui plutôt que par n'importe qui d'autre.
Kimiko replia ses jambes contre sa poitrine, les entourant de ses bras, et posa sa tête sur ses genoux. Elle échappa un nouveau soupir, plus fort cette fois ci. Devrait-elle vraiment rester dans cet état éternellement ? L'éternel est peut-être un peu fort, c'est vrai, mais pour un individu qui s'est déjà éteint, quel terme peut-on employer d'autre ? Combien de temps les spectres continuent-ils à être ? Mais à vrai dire, cette question que se posait Kimiko la tourmentait peu. Après tout, elle avait encore le temps d'y réfléchir...

Date d'inscription : 11/11/2009

C'était un bon matin d'automne comme tous les autres. Un bon et normal matin pour tout le monde certes mais pas pour un pauvre jeune homme au cheveux et au regard rouge perdu dans le fin fond du plafond de son dortoir. Les autres étaient déjà réveillés depuis une bonne heure. Comme s'était un jour de congé ils voulaient en profiter. Ikuto en aurait fait de même si seulement il avait pu...

Vous vous demandez pourquoi il ne peut pas ? C'est simple c'est le fameux jour. Le jour ou il a perdu sa propre vie. Pourtant ce n'était ni un spectre ni un vampire. Encore pire c'était juste un simple humain. C'est un rare un simple humain ici et il le savait bien.

Le réveil avait sonné depuis au moins une heure et quart la. Il y pensa soudainement et décida de ce lever pas très motivé a vrai dire. Il bailla juste avant de rentrer dans la salle de bain. Il pris une douche rapide. Et vêtit son plus beau costume noir. C'était bizarre d'ailleurs parce qu'Ikuto avait l'habitude de vêtir son plus beau costume blanc pour montrer aux autres a quel point sa journée était radieuse. Mais aujourd'hui n'était pas du tout un jour radieux. En effet, il jeta un petit coup d'œil par le fenêtre et vit que le ciel était gris. Il allait surement pleuvoir. Tant pis il allait sortir comme cela, c'était pas comme si il allait mourir...

En parlant de mort, le jeune homme aujourd'hui n'avait qu'une idée en tête. Ce rendre sur le fameux lieu qu'il détestait tant au plus profond de lui. Le cimetière de la ville. Pourquoi ? Vous ne le saurez qu'une fois que le jeune homme sera arrivé la bas... Pour le moment il franchissait la grille de la pension. Il traversa les rues bondées de passants tous munis de gros anoraks et de parapluies de secours. Ikuto semblait être étranger parmi la foule avec son costume noir. Il ne cessait d'attirer l'attention de ceux qui l'entouraient. Mais contrairement à d'habitude Ikuto ne fit pas du tout attention à eux. Il continua son chemin à travers la foule immense qu'il l'entourait. Il passa devant la boulangerie sans même jeter un regard pour voir si il n'y avait pas de pommes d'amour prêtes pour lui. En parlant de pommes c'était bizarre il n'en avait pas pris ce matin. Même son petit déjeuner habituel qui se composait d'un verre de jus et une simple barre céréalière. Il était directement sorti après avoir enfiler son costume et ces chaussures sans même jeter un coup d'œil derrière lui. Le surveillant en charge du contrôle des propretés de dortoir allait surement lui coller une retenue pour ne pas avoir fait son lit. Tant pis Ikuto assumerais.

C'était vraiment étrange et rare de voir une personne aussi pleine de vie qu'Ikuto se précipiter d'un coup tout calmement vers un endroit vraiment pas fréquentable. Il poussa enfin la grille du cimetière avec un petit frisson dans le dos lorsque celle-ci grinça. Il mis un pied dans l'endroit sinistre. Et commença son aventure parmi les tombes. Jusqu'à ce qu'il atteigne celle qu'il cherchait et sur laquelle était gravé.

Ici repose : Kimiko Aikawa (1993-2006)

Des roses un peu fanées jonchées le sol. Ikuto ouvrit sa veste de costume et sortit une nouvelle rose bien fraîche et la posa sur le sol parmi les autres. Et oui chaque mois Ikuto se rendait ici et déposait une fleur sur cette tombe. Cela faisait d'ailleurs un an exactement qu'il répétait ce rituel. En parlant d'habitude il lui semblait que quelque chose d'inhabituel se trouvait dans le cimetière. Il tourna la tête et lui sembla apercevoir une tignasse rose. Oui rose comme celle de la fille qu'il avait tant aimé... Son cœur commença a s'accélérer, ces yeux s'ouvrirent grands. Il commença à se diriger vers l'endroit ou elle se trouvait...

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Kimiko ne pleurait pas. Kimiko ne pleurait plus. Non pas que son état de spectre l'en empêche, simplement elle savait plus ou moins contrôler ses émotions, et retenir ses larmes était une action à laquelle la jeune fille s'était longuement entraînée. Déjà parce que pleurer aurait été montrer sa faiblesse, et parce que verser des larmes n'avait aucun intérêt. Ou en tous cas, du point de vue de notre miss. Certaines personnes prétendaient être soulagées, après avoir pleuré. Kimi se sentait plutôt comme souillée. Bien que "souillée" soit un peu fort. Mais le fait est qu'elle se sentait mal.
Aucune larme ne brouillait donc la vue du spectre. Pourtant, son moral était au plus bas. Elle ne bougea pas lorsqu'elle entendit le sinistre grincement qui provenait sûrement de la grille du cimetière, indiquant l'arrivée d'une ou de plusieurs nouvelles personnes. On ne risquait pas de la remarquer, dans un lieu comme celui là, se morfondre comme elle le faisait paraissait presque naturel. Bien sûr, ces personnes, qui semblaient d'ailleurs être une seule personne, ne pouvait pas savoir que c'était sur sa propre mort que Kimiko s'apitoyait. Elle finit par relever la tête, et tâcha de distinguer l'autre visiteur. Son regard se posa alors sur un jeune homme aux cheveux rouges à l'allure étrangement familière... Et qui, de plus, s'avançait dans sa direction. La bouche de la jeune fille s'ouvrit d'elle même. S'il n'était pas aussi près, elle aurait pu nier. Elle aurait pu se faire croire à elle même que ce n'était pas Lui. Mais à cette distance, Kim pouvait parfaitement détailler son physique. Ce visage qu'elle avait si souvent caressé, ces yeux gris dans lesquels elle avait tant de fois plongé son regard... C'était lui qui avait à la fois illuminé et mis fin à sa vie. Miko resta quelques secondes sans faire le moindre mouvement, étant comme paralysée. Mais, voyant que les pas du jeune homme réduisaient peu à peu la distance qui les séparaient, la jeune fille se leva et tituba jusqu'à une autre tombe, sans le quitter des yeux. Elle fit quelques pas en arrière, et, étant loin d'avoir un équilibre parfait, trébucha. N'ayant rien pour se rattraper, elle tomba à la renverse... Mais heureusement pour elle (quoi qu'elle n'aurait pas bien pu se faire mal...), Kim usa de ses nouveaux réflexes et se dématérialisa. Elle se sentit tout de suite plus légère, moins "réelle" - et c'est le cas de le dire. Elle ne sentit même pas le sol contre son dos. Aucune douleur, et même aucun sentiment de toucher. Kimi trouvait encore cette situation un peu trop étrange pour elle, pour l'instant. Etre invisible ne la dérangeait pas plus que ça, mais elle n'aimait pas être immatérielle, elle avait vraiment l'impression de ne plus exister. Elle s'apprêtait à retrouver son "aspect" matériel, maîtrisant déjà la technique, mais se retint à temps. Peut-être valait-il mieux qu'elle s'en aille maintenant, sans prendre contact avec Ikuto. Peut-être qu'il rentrerait chez lui en pensant avoir rêvé. Enfin, halluciné plutôt. Après tout, il n'avait pas dû la voir plus de quelques secondes... Il ne chercherait sûrement pas longtemps à comprendre ce qui s'était passé. Il se dirait qu'il ne s'était rien passé, tout simplement. C'était peut-être mieux ainsi... Ou peut-être pas ? Kimiko n'avait pas eu le temps de réfléchir, le revoir l'avait apeurée. Elle avait complètement paniqué en le voyant, sans vraiment savoir pourquoi à vrai dire. C'était tellement... Soudain. Elle ne s'y était pas attendu. Et maintenant elle était de nouveau paralysée, attendant la réaction du jeune homme, incapable de faire quoi que ce soit.

Date d'inscription : 11/11/2009

Ikuto continuait à avancer encore et toujours vers la silhouette aux cheveux roses qu'il avait aperçu. Son cœur accélérait de plus en plus la cadence au fil des pas. Il ne savait même pas si c'était elle. Des filles aux cheveux roses il y en avait plusieurs dans la pension. Et dans la ville aussi. Il se pouvait très bien que ce soit l'une d'elle. Mais Ikuto ne voulait pas entendre cette réflexion. C'était rare chez quelqu'un d'aussi raisonné que lui. Il trouvait toujours une part logique à tout. Mais la c'était illogique. Pourtant il s'obstinait à vouloir le faire. Les gens autour de lui le trouve pessimiste. Alors que lui ce qualifie de réaliste. Mais en aucun cas il n'était vraiment optimiste. A par maintenant. Et oui il espérait de tout son cœur que ce soit la jeune fille qu'il avait tant aimé... La jeune fille avec qui il avait partagé tant de joies et tant de peines. Celle dont le sourire réchauffait son cœur même dans les moments les plus sombres.

Il continuait à marcher machinalement sans même remarquer que sa marche ralentissait. Pourquoi ralentissait-elle ? Il ne le savait pas lui même. Peut-être par peur ? Peut-être à cause de cette volée de souvenirs avec elle qui lui revenaient en mémoire ? Il ne le savais pas. En tout cas ce n'était pas par manque de conviction sa il en était sur. Il désiré tellement revoir ce doux visage qu'il avait tant embrassé, ce parfum enivrant qu'il avait tant respiré, cette douce peau qu'il avait tant caressé, cette douce voix qu'il avait tant écouté. Sans même en avoir envie, une larme perla des yeux du jeune homme et tomba à terre. Pourtant ce n'était pas quelqu'un qui resté à pleurer et à s'apitoyer sur son sort. Cette larme était sans doute une de celle qui persiste à durer depuis le jour de ce fameux incident était arrivé... Il se rappelait très bien de ce jour comme si c'était hier. Malheureusement pour lui ce jour n'allait pas disparaitre de sa mémoire de si tôt.

Ikuto était tellement perdu dans ces pensées qu'il n'avait par remarqué que le jeune fille s'était levée. Il redescendit sur terre en voyant que cette dernière reculait au fur et à mesure qu'il avançait. Logiquement il en aurait déduis que c'était une étrangère qui avait peur de lui et essayait de le fuir. Mais le jeune homme avait perdu toute sa logique. Il ne suivait plus que son instinct et son cœur. Et ces derniers lui disaient que c'était Elle. Oui Elle. Kimiko Aikawa. La jeune femme qu'Ikuto aimait le plus dans sa vie. Et oui aimait, parce qu'en lui-même le jeune homme savait qu'il l'aimait et l'aimerait toujours. Il savait qu'il ne trouverait plus jamais une femme aussi somptueuse et compréhensive envers lui. Il pouvait pas l'oublier... Et sans doute ne le fera t'il jamais.

Il continuait à marcher et sans même le vouloir accéléra sa cadence. Son cœur continuait à bondir. Comme si il voulait sortir de sa poitrine. Soudain il cru apercevoir ce visage si familier qu'il connaissait. Mais cela ne dura pas plus de trois secondes. En effet la silhouette venait de disparaitre. Comme si elle tombait. Ikuto accouru vers l'endroit ou elle était tombée affolé. Rien. Oui rien à par une sombre tombe de marbre froide. Le jeune homme poussa un soupir de désespoir. Il avait surement du voir un mirage... Dommage il y avait tellement cru. Il baissa la tête et se mit à pleurer en silence sans même le vouloir. Soudain il laissa échapper ces paroles.

"Je suis...Désolé...Sache que Je t'aime pour toujours..."

Il avait dit cela instinctivement sans même y réfléchir. Il resta la planté se disant qu'il finirais par partir quand ces larmes l'auraient arrêté. Dire qu'il c'était juré de ne plus pleuré... Mais ce mirage avait l'air tellement vrai...

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