Lucy avait grandit. Prit ses habitudes. S'était familiarisée avec l'endroit, s'était perdue dans les dédales de rues de bien nombreuses fois pour enfin connaître par coeur chaque recoin et lieu dit de "bon'occas' " où elle n'avait pas à se ruinait pour survivre les week-ends avec son argent de poche trimestrielle mais après tout plutot génèreuse. Elle recevait des nouvelles de sa famille chaque mois, par un brève coup de fil ou une lettre de sa soeur, lui apprenant que Sacha était repartit en Europe, avait décoté une délicieuse française qui passerait Noël prochain avec eux en Corée, lui intimant que tout le monde esperait la revoir pour ces vacances et lui faisant un vague résumé du mois passé; un cousin marié par là, un nouveau chat par ici, les ragots d'une amie bien bavarde et les cernes des yeux de leur père, se comptant de dix en dix, surtout en cette période, alors que son entreprise avait essuyé trois vols dans l'année. Les nouvelles du front, en quelques sortes.

Lucy planta, songeuse, ses écouteurs dans ses oreilles en attrappant sa botte gauche. Aujourd'hui, elle n'avait personne avec qui manger. Bien sûr, un peu de silence ne lui fairait pas de mal, mais comme ce samedi-là, la solitude la révoltait, elle avait préfèré trouvait un fadfood bondé en centre-ville pour voir du peuple; tant pis si certains coréens la regardaient de travers, cette petite anglaise aux cheveux bien étranges.
Elle était sortie de la chambre sans tardé, avait descendue en sautant à chaque fois une marche l'escalier, et s'était jetée au dehors (sens figuré, ne vous inquietez pas, hein
. _ .) , ne cherchant pas à trop s'enfoncer dans la ville.
Le miracle de son antenne resto-pas-cher trouva peu de temps après la pancarte jaune et rouge du fadfood le plus connu au monde, et après y être entrée, rangeant son Ipod, rassurée par toute cette mélasse de bruit de jeunes gens déjeunant sans sembler se rendre compte de tout ce gras qui avalait à chaque bouchée, elle commanda un sandwicht mozarella-concombre simpliste, hésita sur les frites, se ravisa et prit simplement une salade de fruit et un Ice-tea.

Et lorsqu'elle loucha sur le plateau qu'on lui avait tendue, se rendit enfin compte qu'il y avait eu une grossière erreur.

"Hum exusez moi, mais je crois que vous vous êtes trompée de plateau repas..."

Elle leva les yeux. Ciel. Un roux. Et après un léger instant d'intence réflexion répondit en échangeant les plateaux.

"C'est vrai, je n'ai pas fait attention, heureusement que vous étiez là."

Etant une tarte en sociabilité, je vous laisse le soin d'imaginer les grands yeux de Lucy lorsque la question pourtant si innocente du garçon heurta ses tympans. Elle faillit avoir un mouvement de recul, fut un instant destabilisée et reprenant le controle de son corps momentanement crispée, se risqua à ouvrir la bouche et à suivre l'exemple de toute jeune fille de son age de type normale surprise par une question de ce style. "Hé bien oui, je n'attend personne..." répondit-elle d'un air vaguement gêné, passant son bras sous son plateau pour une meilleur prise - commençant à un peu fatiguer. Elle se poussa quelques instants pour laisser passer une fillette exitée devant elle et remarqua, regardant à la ronde le couloir d'agitation dans lequel elle était postée. Elle eut un léger rire.

" Je ne pense pas que rester plantés ici est une bonne idée. "

Et suivant la finesse de sa remarque, recula devant une famille qui ne faisait pas attention où elle marchait et semblable à un troupeau d'élèphant dans cette situation. ok, elle voulait voir du monde. Mais pas se faire ecraser. Faut pas abuser des bonnes choses. Les quelques instants où les deux adolescents durent éviter de nombreuses fois de tamponner une personne permit à Lucy d'être traversée par une lueur de lucidité et de sociabilité, surtout. Elle regarda le jeune homme, prit son courage à deux mains et parla:

"Bien, si on veut pas se faire écraser, allons nous assoir! Vous êtes également seul?"

Ikuto manqua plusieurs fois de ce prendre de pleins fouet des enfants se précipitant vers la sonnerie. Ou des parents leurs criant après de ne pas courir et de faire attention. Les deux adolescents étaient debout en plein milieu de l'allée centrale. Celle qui menait de la porte d'entrée, qui servait aussi de sortie, aux comptoirs de commande et de paiement. Ce n'était pas vraiment un endroit pour s'arrêter là. Mais le jeune homme n'y avait pas pensé avant. En effet il avait beaucoup plus envie de récupérer son bon plateau que de regarder ce qu'il se passait autour de lui. En parlant de plateau son ventre lui fit signe qu'il était un peu affamé. Mais il ne pouvait pas en rester la en effet il attendait toujours la réponse de la jeune fille... Son ventre pouvait bien attendre.

Lorsqu'il entendit cette dernière lui dire qu'elle n'attendait personne. Il fut assez surpris. Ce n'était pas vraiment la réaction d'une personne normale... Il s'attendait plus à un "Oui j'attends quelqu'un" qu'aurait dit une personne normale pour éviter de parler à un énergumène bizarre aux cheveux rouges. Enfin bon tant mieux pour lui. Peut-être avait-il une chance d'avoir des bouts de pommes. Juste pour des bouts de pommes... C'est idiot non ? Ne croyez pas Ikuto si paranoïaque des pommes. En réalité c'est juste un prétexte pour l'image qu'il veut donner de lui-même. Vous comprendrez bien plus tard...

Finalement il en eut encore plus qu'il n'avait espéré. En effet après avoir manqué de percuter une jeune fille et de perdre son plateau repas, dans les faits il le tenait à deux mains et la jeune fille lui fonçait dedans il à du le lever pour éviter de perdre son précieux repas, il entendit des mots faisant renaitre un peu Ikuto sortir de la bouche de la jeune fille. Cette dernière lui avait proposé d'aller s'installer quelque part. Et le jeune homme ne perdit pas une seconde et lui répondit :

"Je pense effectivement que c'est une bonne idée."

Ikuto regarda autour de lui et remarqua que la plupart des ces places préférées étaient déjà occupées. Normal vu l'affluence que connaissait le fast-food tout les samedis. Bref il finit pas repérer une petit table pour deux personnes dans un coin de la vaste pièce. Il le fit donc remarquer à la jeune fille.

"Là-bas. Il y a une table pour deux personnes encore libre. Dépêchons-nous avant qu'elle ne soit prises. dit-il en poitant du doigt la table en question.